Notre intuition constitue, lorsqu'on sait l'écouter, l'une de nos principales forces. Elle nous donne accès à nos perceptions et nos émotions plus rapidement que lorsqu'on rationalise.
Dans certaines situations, nous sentons par exemple que quelque chose cloche, ou au contraire que tous les voyants sont au vert, sans que l'on sache vraiment l'expliquer. À l'inverse, nos peurs peuvent nous alerter d'un danger imminent mais parfois à mauvais escient et ainsi nous induire en erreur.
La mauvaise nouvelle c'est que les neurosciences nous apprennent que les circuits neuronaux suivis par nos intuitions et par nos peurs sont similaires. La bonne c'est que grâce au coaching, vous pouvez être sensibilisé à cette question et apprendre à les distinguer l'une de l'autre.
Quelles informations votre cerveau met directement à votre disposition ?
Comme souvent abordé lors de mes séances de coach certifié à Toulouse, il est désormais acquis qu'un être humain possède 3 centres nerveux que l'on peut qualifier de "cerveaux" : celui qui prend place dans notre crâne, le plus volumineux du règne animal ; celui qui siège dans nos intestins et qui atteint la taille du cerveau d'un chien ; ainsi que celui situé dans notre coeur, qui fait la taille de celui d'un rat – animal que l'on étudie soit dit en passant pour mieux comprendre les comportements humains... Cependant, si notre tête, nos tripes et notre coeur hébergent nos 3 cerveaux, celui que nous nommons communément comme tel est également composé de 3 systèmes neuronaux qui communiquent les uns avec les autres et sont apparus respectivement au fur et à mesure de notre évolution : le cerveau reptilien, instinctif et primitif ; le cerveau limbique où siègent nos émotions ; et le néocortex, où résident le raisonnement logique, le langage et l'anticipation des actes.
L'intelligence a longtemps été considérée comme rationnelle et donc comme l'apanage du néocortex. C'est cette intelligence là que mesurent les tests de QI. Cependant, au cours des dernières décennies et au fil des recherches sur l'intelligence émotionnelle, l'importance du cerveau limbique s'est révélée. Celui-ci est notamment composé de 2 structures anatomiques : le thalamus, substance grise qui relaie et intègre les informations sensorielles en provenance des organes des sens ; et l'amygdale, une glande qui serait notre "sentinelle psychologique", telle que la décrit Daniel Goleman dans L'intelligence émotionnelle (1995), et qui emmagasine notre mémoire émotionnelle. En vulgarisant, l'amygdale "retient la saveur émotionnelle" générée par nos perceptions sensorielles. Elle fonctionne comme un véritable système d'alerte et est impliquée dans la détection du plaisir.
La pensée ordinaire est assez lente. Les informations sensorielles fournies au néocortex par le thalamus se fraient un chemin en activant différentes aires du néocortex pour nous permettre de rationaliser et de réagir de la manière la plus appropriée à une stimulation quelle qu'elle soit – la vue, dans un zoo et derrière une vitre de protection, d'un animal dangereux par exemple. Mais il existe un canal de communication plus direct et plus rapide entre le thalamus et l'amygdale, une "voie dérobée" grâce à laquelle l'amygdale peut être directement alimentée par nos organes sensoriels et ainsi déclencher une réaction, avant même que nos perceptions n'aient pu être traitées par le néocortex. Si ce même animal bondit soudainement vers nous, même à l'abri, nous ne manquerons pas de prendre peur et de reculer brutalement de quelques mètres... L'amygdale, qui a enregistré le danger constitué par le bondissement d'un félin, "nous fait réagir instantanément, tandis que le néocortex, plus lent, mais mieux informé, déploie un plan de réaction plus élaboré". Nos émotions émergent plus tôt et plus fort que nos pensées.
En quoi votre intuition est-elle votre plus grande force ?
Dans les toutes premières millisecondes de la perception, nos souvenirs affectifs sont activés, nous savons déjà ce qu'est quelque chose, mais plus encore, si cela nous plaît ou non. À peine percevons-nous quelque chose que nous avons déjà une "opinion" sur ce que nous percevons. Cette opinion nous parvient d'une banque de données émotionnelles très riche et alimentée depuis notre plus tendre enfance. Nous ne savons pas l'expliquer, mais dans certaines situations, nous sentons les choses comme bonnes ou mauvaises pour nous. Les sensations qui empruntent la voie qui va directement vers l'amygdale sont "parmi les plus primitives et les plus intenses". Et l'existence de ce raccourci entre thalamus et amygdale "explique en grande partie comment les émotions parviennent à vaincre la raison". Ces opinions qui émergent instinctivement, c'est ce que nous nommons ordinairement nos intuitions.
Si les informations mises à notre disposition par nos intuitions sont plus précoces, elles sont aussi de l’ordre émotionnel et plus imprécises que celles fournies par nos pensées. Elles relèvent du sentiment diffus mais ont de grandes chances de se révéler justes. Au travers elles, vous bénéficiez de plusieurs centaines de millions d'années, voire de quelques milliards d'années, d'évolution de la vie sur Terre. Elles sont une voix venue du fond des âges en même temps que du plus profond de vous, pour vous souffler d'autres "idées", un autre message que celui de l'esprit. Un message qui provient d'un "inconscient cognitif", indépendant de la raison. Savoir l'écouter c'est avoir accès à un autre référentiel, une autre façon d'appréhender le monde qui vous entoure, en le ressentant. Savoir l'écouter, c'est avoir accès à d'autres vérités que celles purement rationnelles. En cela, vos intuitions sont parmi vos plus grandes richesses. Elles sont votre regard émotif sur les choses, sur les autres et sur vous-même. Être à l'écoute de vos intuitions, c'est accéder à tout un nouveau monde, finalement assez peu valorisé dans notre univers très cartésien, mais susceptible de receler tant de richesses qu'elles pourraient bien devenir votre plus grande force.
Encore faut-il établir, ou rétablir, le lien avec vos intuitions. Car depuis tout petit, vous êtes invité, pour vivre en société et vous sentir en sécurité, à vous contrôler et notamment à contrôler vos émotions. Si cette petite voix intérieure est la plupart du temps encore présente comme un bruit de fond, vous avez pris l'habitude – au point parfois que ça vous est devenu naturel et que vous n'en avez plus conscience – de ne pas l'écouter. C'est dans ce contexte que les outils du coach sont là pour vous entrainer à l'entendre de nouveau, à la laisser s'exprimer et à prendre soin des messages qu'elle vous murmure avec bienveillance. Grâce au coaching, vous pouvez réapprendre à écouter votre intuition, à lâcher-prise en acceptant le mystère et la magie de vos émotions, et à bénéficier de toute la clairvoyance qu'elle vous confère. Vous bénéficiez ainsi à la fois de vos émotions et de vos raisonnements, et pouvez combiner les deux – les harmoniser – pour gagner en pertinence et en efficacité dans tous les domaines de votre vie. Vous vous dressez, vous équilibrez et vous tenez ainsi debout sur vos 2 jambes : ressentir et penser.
En quoi vos peurs peuvent vous induire en erreur ?
Les alarmes neuronales envoyées très rapidement par l'amygdale sont pour autant, nous l'avons dit, imprécises. Elles peuvent même s'avérer dépassées, spécialement dans notre environnement social très changeant. L'amygdale procède par association : elle compare les expériences que nous vivons avec les événements passés. Quand les deux situations se ressemblent, parfois vaguement, elle entre en action et nous commande de réagir à ce qui advient en fonction de nos pensés, de nos émotions et de nos réactions passées dans des circonstances similaires. Notre cerveau émotionnel manque donc de précision et peut générer la peur que se reproduise un événement qui nous a fait souffrir, alors même que les conditions ne sont plus tout à fait les mêmes. Dans un cas comme celui-ci, notre peur qu'une expérience négative se reproduise peut nous induire en erreur, nous conduire à ne pas adopter le comportement le plus adapté.
Rationnellement, il est donc pertinent de se méfier des fortes émotions que sont nos peurs. Pour "rectifier le tir" et tempérer s'il y a lieu les réactions impulsives et angoissées dictées par l'amygdale, notre cortex préfrontal – situé juste derrière notre front – entre en action. Lorsque nous avons peur ou nous mettons en colère sans raison avérée, il vient inhiber ces sentiments pour que nous fassions face à la situation de façon plus appropriée. Pour que ce système de régulation soit le plus efficace possible, il est donc important de travailler sur soi pour apprendre à mieux se connaître. C'est de la sorte que vous mettrez plus précisément le doigt sur ce qui vous gouverne lorsque vous avez peur, lorsque vous êtes en colère ou angoissé.
L'état des lieux de la situation actuelle, par lequel commence chaque coaching, vous amène à des prises de conscience favorisées par les techniques de questionnement et les outils de coaching maîtrisés par le praticien certifié avec qui vous avancez. Votre coach professionnel vous offre un cadre à la fois bienveillant, sécurisant et stimulant, de manière à ce que vous puissiez aller puiser, parfois dans ce que vous avez de plus intime, les réponses que vous cherchez. Potentiellement complémentaire à des consultations avec un psychologue menées en parallèle, cette première phase de votre coaching n'est cependant pas une fin en soi. Elle est un point de départ, et la poursuite de votre processus d'accompagnement vous conduira tout naturellement à passer à l'action, à mettre en place de nouveaux comportements pour contrer ceux que vos peurs, parfois inconsidérées, vous dictent.
Comment distinguer vos intuitions de vos peurs ?
Reconnaître vos peurs – et les impulsions qu'elles occasionnent – est essentiel pour être en mesure de les distinguer de vos intuitions. Afin de sortir d'une certaine confusion émotionnelle, il est important de savoir ce en quoi vous pouvez vous faire confiance et ce en quoi vous avez plutôt intérêt à vous méfier de vos réactions naturelles. Pour pouvoir vous fier à votre intuition, il est primodial d'apprendre à la distinguer de vos peurs et de ces moments où vous avez tendance à coller sur une situation singulière, qu'elle soit la vôtre ou celle de quelqu'un d'autre, les émotions d'une expérience passée finalement assez différente. Cela vous permettra notamment de ne pas basculer dans l'hyper-contrôle ou d'améliorer vos relations avec autrui, en le considérant dans toute sa subjectivité.
En différenciant mieux ce qui relève de l'intuition de ce qui vous fait peur, et en veillant à ne pas comparer des situations somme toute dissemblables, vous contribuez à fiabiliser vos intuitions et bénéficiez à plein de l'intelligence de vos émotions. S'il s'agit là de tout un art, cela participe d'un mouvement qui vous permet d'être mieux connecté à vous-même et qui vous rend plus authentique. Pour que ce mouvement vertueux s'amorce, cela commence sans doute par oser et prendre le temps de parler de vous avec un professionnel dont la compétence est de vous accompagner sur un chemin qui vous mène à vous-même.